LA GRIPPE AVIAIRE
Qu'est-ce que la grippe aviaire?
La grippe aviaire est une infection provoquée par des virus grippaux de type A, et en particulier les sous-types H5, H7 et H9. Cette infection peut toucher presque toutes les espèces d’oiseaux, sauvages ou domestiques. Elle est généralement asymptomatique chez les oiseaux sauvages, mais peut devenir fortement contagieuse et entraîner une mortalité extrêmement élevée dans les élevages industriels de poulets et de dindes, d’où le nom de peste aviaire. Le virus influenza aviaire peut parfois infecter d’autres espèces animales comme le porc et d’autres mammifères.
Le virus de la grippe aviaire H5N1 a été repéré pour la première fois en 1997, lors d’une épidémie à Hongkong. Il avait alors causé la mort de six personnes.
En 2003, H5N1 touche la Mongolie et la Chine puis à la mi-décembre 2003 la République de Corée.
Depuis fin juillet 2005, il frappe aux portes de l’Europe, en particulier en Sibérie et au Kazakhstan.
Selon l’OMS (5 août 2005), le virus H5N1 est aujourd’hui responsable de 112 cas de grippe humaine en Asie du sud-est dont 57 décès. Avec 90 cas, dont 40 mortels, le Vietnam est le pays qui a payé le plus lourd tribut.
Voir : la situation mois après moi
Quels risques présente le virus en France et dans le monde ?
A l’heure actuelle, dans tous les cas avérés les personnes étaient en contact direct avec des volailles infectées et aucun cas de transmission entre humains du virus H5N1 n’a encore été mis en évidence. Alors pourquoi redouter une épidémie ? Parce que tous les facteurs sont aujourd’hui réunis pour que le risque perdure. En effet, la propagation de l’infection chez les oiseaux augmente la probabilité de l’apparition d’un nouveau virus grippal dans la population humaine .
Comme tous les virus grippaux de type A, le sous-type H5N1 a une grande capacité à muter au cours du temps, mais aussi à échanger ses gènes avec des virus grippaux appartenant à d’autres sous-types infectants d’autres espèces.
Comment un changement soudain de sous-type peut-il survenir? Deux cas sont envisageables.
- La première possibilité serait que la circulation de la population humaine d’un sous-type s’arrête pendant plusieurs années, mais que le virus reste présent dans une population animale. Dans ce cas, si la population animale est en contact direct avec un être humain elle pourra alors lui transmettre à nouveau le virus. Par exemple, le sous-type H1N1 qui a provoqué la grippe espagnole, a disparu de la population humaine vers 1957. Pourtant, il est resté présent chez le porc, ce qui lui a permis de réapparaître chez l’homme 20 ans plus tard en 1977.
- La seconde possibilité est qu’un sous-type soit nouvellement créé par réassortiment génétique. Il se produit lors d’une co-infection d’un hôte par deux virus différents, qui dans le cas qui nous intéresse seraient un virus aviaire et un virus infectant les mammifères (et donc l’homme). Au sein d’une même cellule, les deux virus vont se multiplier, faisant ainsi de nombreuses copies de leurs génomes. Lors de l’assemblage des nouveaux virus, des virus mosaïques ayant incorporé aléatoirement des segments de génome de l’un et de l’autre des virus parentaux seront formés. Si ce nouveau virus possède des segments H5 et N1 propres au virus aviaire, il échappera complètement à la reconnaissance du système immunitaire humain. S’il possède également des gènes qui lui permettent de se multiplier efficacement chez les mammifères, il aura alors la capacité de se transmettre d’homme à homme aussi efficacement que la grippe « classique ».
L’apparition d’un virus grippal appartenant à un sous-type viral totalement inconnu de la population humaine comme H5N1 rend inefficace la mémoire immunitaire de la population générale générée au cours des épidémies saisonnières dues aux virus grippaux classiques (actuellement H3N2 et H1N1). Ceci est en faveur d’une dissémination rapide et mondiale du virus répondant à la définition de pandémie.
Il reste cependant une inconnue : ce virus pandémique n’existe pas encore, et personne ne peux prédire sa virulence chez l’homme. Sera-t-il aussi mortel que celui de la grippe espagnole ou sera-t-il semblable à celui de la grippe asiatique (H2N2) de 1957 dont le taux de mortalité n’excéda pas celui de la grippe classique. Il est à noter que le nombre des victimes de cette grippe classique se compte en centaine de milliers chaque année de part le monde.
Le dispositif de veille en France et dans le monde
Face au risque d’une possible pandémie grippale, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) demande que chaque pays se prépare au mieux à cette redoutable éventualité.
L’OMS souligne l’importance de surveiller l’apparition de flambées dans les populations de volailles et d’oiseaux migrateurs et les maladies respiratoires chez les sujets exposés à des volailles infectées, de prendre rapidement les mesures de lutte de la FAO et de l’OIE et d’identifier les virus dans les laboratoires de référence. L’expansion géographique du virus est en effet une source d’inquiétude car elle augmente les risques d’exposition de l’être humain.
En France, L’Institut de veille sanitaire (InVS), établissement public de l’Etat, placé sous la tutelle du ministère des Solidarités, de la Santé et de la Famille, a pour mission de surveiller l’état de santé de l’ensemble de la population, et d’alerter les pouvoirs publics en cas de menace pour la santé publique.
Dans le cadre du plan de lutte contre une pandémie grippale, la Direction générale de la santé a demandé à l’InVS d’estimer l’ampleur qu’aurait un tel événement en France et d’estimer l’impact épidémiologique de différentes stratégies de lutte.
La Direction générale de la santé (DGS) a élaboré un plan gouvernemental de lutte. (http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/grippe/pandemiegrippale_plan.pdf). Que les cas humains détectés à l’étranger soient ou non associés à une épizootie, un certain nombre de mesures sont à prendre à ce niveau d’alerte, notamment pour détecter le plus précocement possible l’éventuelle introduction du virus en France.
La cellule d’aide à la décision décrite dans le cadre général du plan est activée. Elle est pilotée par la DGS. Elle a un rôle d’expertise, sa composition est limitée aux experts et aux autorités techniques. Il lui revient notamment de :
• recueillir et d’analyser les données épidémiologiques,
• proposer toute mesure utile de mobilisation des réseaux de surveillance, afin de doter le ministre du meilleur niveau de connaissance possible sur le profil et la progression du virus. Elle a également une mission de conseil en matière d’utilisation des thérapeutiques et de stratégie vaccinale.
A l'Institut Pasteur, le Centre National de Référence (CNR) des virus Influenzae (Région Nord) est aussi un centre collaborateur du Réseau H5 de l’OMS. Dans ce cadre, il a effectué la caractérisation de souches de virus H5N1 envoyées par l’Institut Pasteur de Phnom Pehn au Cambodge, et transmis ces résultats en temps réel à l’OMS, contribuant à la surveillance épidémiologique de la grippe aviaire.
Ces résultats sont extrêmement importants pour suivre l’évolution des virus H5N1, mettre éventuellement en évidence une dérive antigénique de ces virus, des événements de réassortiments qui pourraient être à l’origine de l’adaptation du virus H5N1 à l’homme. Cette surveillance est aussi indispensable pour vérifier que le vaccin « anti-pandémique » qui est en cours de développement (la phase d’étude clinique a débuté) reste efficace contre les souches de H5N1 les plus récentes. Plus globalement les CNR nationaux, le réseau épidémiologique européen (EISS) sont et seront mis à contribution pour l’identification (via leurs réseaux de médecins sentinelles) et au diagnostic de la grippe aviaire chez des sujets infectés dans les pays de l’Asie du sud est revenant dans leur pays, et si une pandémie venait à toucher leur territoire.
Les mesures de prévention
Les mesures mises en œuvre dans les pays touchés par le virus :
Lorsqu’un foyer animal est identifié, les mesures consistent en une mise en quarantaine puis l’abattage des animaux infectés ainsi que celui des animaux potentiellement exposés. Des procédures de décontamination du matériel utilisé doivent alors être appliquées afin d’éviter une contamination entres fermes.
En juillet 2005, une conférence internationale, sous l’égide de l’OMS, de l’OIE et de la FAO, a statué sur les mesures nécessaires pour prévenir la transmission du virus. Elle a notamment insisté sur la nécessité d’élever les différentes espèces animales séparément, en évitant tout contact entre les volailles et les porcs, et d’encourager les éleveurs à signaler les cas suspects de grippe aux autorités.
En dehors des recommandations destinées à l’élevage, des mesures de précaution individuelles sont recommandées pour les personnes exposées à des volailles infectées. De même, pour les voyageurs se rendant dans des zones où il existe des foyers animaux, il convient de respecter certaines précautions. Lien page Information à l'intention des voyageurs http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/grippe_aviaire/affiches.htm
En France
Le plan gouvernemental de lutte élaboré par la Direction générale de la santé distingue différentes phases pour une mise en œuvre graduée des mesures de lutte.
- La première mesure de lutte consiste à supprimer tous les réservoirs aviaires susceptibles de contribuer à la propagation de l’épidémie, ce qui explique les destructions massives de poulets et autres volailles qui sont effectuées dans les zones touchées. Le premier élevage industriel touché serait donc dépeuplé et un vide sanitaire serait organisé. Il en serait de même pour les autres élevages de volailles dans un rayon fixé par les autorités vétérinaires.
- Si le risque de pandémie se précisait, des mesures draconiennes pourraient être imposées : limitation des déplacements, fermeture des frontières, arrêt des transports en commun… Certaines de ces mesures pourraient être prises dès la confirmation de cas de transmissions d’homme à homme.
L’objectif de ces mesures est de ralentir la vague épidémique afin de donner le temps aux autorités de s’adapter aux conditions réelles de la pandémie et de limiter le risque de désorganisation des structures de soins.
Les traitements contre la grippe aviaire ?
- un vaccin pour prévenir la maladie
Chaque année, l’industrie pharmaceutique produit des vaccins dirigés contre les souches de virus grippaux humains les plus récents. La composition de ces vaccins est décidée par l’OMS au mois de février, afin que les vaccins soient disponibles en octobre, avant le début de la nouvelle saison grippale.
Le développement d’un vaccin « anti-pandémique » à l’initiative de l’OMS a soulevé de nombreux problèmes dont le plus important est que le virus pandémique n’existe pas encore. Le deuxième est un problème de sécurité, car on ne manipule pas un virus aussi dangereux que le virus H5N1 à l’échelle industrielle. La biologie moléculaire a permis de contourner ce deuxième obstacle. Le vaccin candidat en cours de développement est issu d’une souche isolée au Vietnam en 2004. La surveillance épidémiologique orchestrée par l’OMS permet de vérifier que l’évolution des souches les plus récentes de virus H5N1 ne remet pas en cause l’efficacité du vaccin comme cela a été le cas en 2004, ce qui a signé l’arrêt du développement du vaccin fabriqué à partir d’une souche de 2003, et la reprise du programme vaccinal à partir d’une souche isolée en 2004. En tout état de cause il faut entre 6 et 8 mois pour développer un vaccin, d’où l’importance des traitements antiviraux pour combattre la pandémie dans un premier temps.
Comment fonctionnera le vaccin ? La vaccination consiste à introduire dans l’organisme un agent (virus, bactérie ou molécule) qui va sensibiliser le système immunitaire, sans être pathogène. Le sujet vacciné spécialise certaines de ces cellules et fabrique des anticorps contre ces molécules étrangères. Lors d’une infection ultérieure par le même agent, l’organisme sera capable de combattre l’infection.
Le gouvernement français à d’ores et déjà réservé à Aventis-Pasteur 20 millions de ce vaccin, par anticipation. Néanmoins il sera nécessaire, dès le début de la pandémie de vérifier que le vaccin en cours de développement est efficace contre la souche de virus pandémique.
- les médicaments
S’il n’existe pas aujourd’hui de vaccin, il existe en revanche deux antiviraux efficaces contre les virus grippaux « classiques » ou aviaires. Ces molécules inhibent l’activité d’une enzyme du virus, la neuraminidase. Elles peuvent être utilisées en traitement curatif, et l’une d’elle en traitement préventif
Le gouvernement français en a d’ores et déjà acheté 5 millions de doses et il y a en aura 14 millions disponibles fin décembre. Ces antiviraux seront utilisés avant tout pour protéger le personnel de santé et les professions dont le maintient de l’activité est indispensable pour assurer le fonctionnement des structures nationales
Il est utile de rappeler que les antibiotiques sont inactifs contre les virus et ne seraient utilisés qu’en cas de surinfection bactérienne.
- les mesures d’hygiène
Le virus de la grippe aviaire se propage en général au contact avec des oiseaux infectés. L'une des principales mesures de sécurité pour endiguer la maladie consiste donc à observer de bonnes pratiques d'hygiène.
Dès lors que la présence du virus de la grippe aviaire a été signalée dans un pays, toutes les personnes travaillant dans le secteur avicole doivent prendre des mesures d'hygiène supplémentaires afin d'éviter de véhiculer le virus et l'empêcher de se propager s'il s'est déjà installé dans un élevage, dans un village ou dans une région. Ces mesures consistent en un abattage systématique des volailles infectées ou ayant été en contact avec celles-ci.
Les professionnels des métiers de la santé qui pourraient être amenés à prendre en charge des victimes de la grippe aviaire, sont encore plus soumis à des mesures d’hygiène. Une information spécifique est disponible sur le site de la Direction générale de la santé
Pour en savoir plus
- Information à l'intention des voyageurs
(http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/grippe_aviaire/affiches.htm)
-Ministère de la Santé pour le dossier "Grippe aviaire"
(http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/grippe/faq.htm#2_3)
- Institut de veille sanitaire (http://www.invs.sante.fr)
- Site de l’OMS
Le point sur la situation, mois après mois
5 août 2005
Selon l’OMS (5 août 2005), le virus H5N1 est aujourd’hui responsable de 112 cas de grippe humaine en Asie du sud-est dont 57 décès. Avec 90 cas, dont 40 mortels, le Viet Nam est le pays qui a payé le plus lourd tribut.
21/07/2005
Le premier cas humain en Indonésie vient d'être confirmé par le ministère de la santé indonésien. Il s'agit d'un homme de 38 ans décédé. Deux autres cas suspects de la même famille sont en cours d'investigation. Une enquête sur les sources potentielles de contamination est en cours. Depuis le début de l'épidémie de grippe aviaire A(H5N1) en Asie du Sud-est en décembre 2003, 109 cas humains ont été identifiés, dont 55 mortels selon l'OMS. Avec 76 cas, dont 37 mortels, le Vietnam est le pays qui a payé le plus lourd tribut
23/06/2005
Alors que la Direction générale de la Santé en France annonçait le 8 juin dernier son plan " pandémie grippale", de nouveaux cas humains étaient rapportés au Vietnam. L'Organisation mondiale de la santé a confirmé le 17 juin que 4 nouveaux cas d'infections humaines par le virus H5N1 avaient été recensés depuis début juin, tous actuellement hospitalisés. Elle précisait que 7 personnes étaient en cours de traitement dans un hôpital à Hanoi. Au total, 59 personnes ont été contaminées au Vietnam depuis la mi-décembre 2004, dont 18 ont succombé.
26/05/05
L'épidémiologie de la grippe aviaire à virus H5N1 en Asie pourrait être en train d'évoluer selon les experts de l'Organisation mondiale de la santé réunis à Manille les 6 et 7 mai derniers pour dresser un état des lieux de l'épidémie chez l'homme. Ils évoquent "la possibilité que les virus H5N1 ayant récemment émergé soient plus infectieux pour l'homme" et considèrent que la menace d'une pandémie est "potentiellement croissante".
26/04/05
Le virus H5N1 a fait une troisième victime cambodgienne, une enfant de 8 ans originaire de la province de Kampot, hospitalisée le 29 mars et décédée des suites de l’infection le 7 avril. Le Cambodge est le deuxième pays cette année, après le Vietnam, à déplorer des cas humains de grippe aviaire. L’Institut Pasteur à Pnom Penh est mobilisé : il participe aux investigations sur la grippe aviaire à virus H5N1 au Cambodge, en liaison avec le Centre de référence pour la grippe de l’Institut Pasteur à Paris.
18/03/2005
Le ministère de la Santé vietnamien a confirmé des cas supplémentaires d'infection humaine par le virus H5N1 de la grippe aviaire, ce qui porte à 24, dont 13 décès, le nombre de cas dans ce pays depuis la mi-décembre 2004, selon l'Organisation mondiale de la santé. Dans cette même période, un cas mortel est survenu au Cambodge. L'OMS insiste sur la nécessité d'enquêter rapidement pour chaque nouveau cas afin de détecter le moindre signe d'une modification du virus en vue d'évaluer le risque d'une pandémie.
25/02/2005
Tandis que les experts internationaux continuent de sonner l'alerte autour de l'épidémie de grippe aviaire en Asie du sud-est, les autorités vietnamiennes viennent d'annoncer un nouveau décès au Vietnam, survenu le 23 février dernier. Ce pays est aujourd'hui celui qui présente le plus lourd bilan en termes de cas humains.
18/01/05
La situation de la grippe aviaire au Vietnam est préoccupante. Quatre décès ont en effet été annoncés depuis fin décembre, chez des personnes originaires de différentes provinces du sud et du sud-ouest de ce pays. L'Organisation mondiale de la santé a confirmé le diagnostic d'infection par le virus H5N1 chez ces victimes. Ces cas humains coïncident avec une recrudescence de l'épidémie chez les volailles dans les provinces du sud du Vietnam, constatée le mois dernier. Au-delà de ces cas confirmés, l'infection par le virus H5N1 est suspectée chez une quinzaine de personnes actuellement hospitalisées.
Par ailleurs, le Japon annonçait le 22 décembre que la grippe aviaire avait été contractée en février dernier par au moins une personne, et sans doute quatre autres dans ce pays. Bien qu'aucun d'entre eux n'ait développé les symptômes de la maladie, des anticorps contre le virus ont été détectés dans leur sang. Ces personnes, désormais non contagieuses, avaient participé à l'abattage de volailles organisé en début d'année pour limiter l'épidémie.
Le virus A(H5N1) dit de la "grippe aviaire" est responsable d'une vaste épizootie (épidémie touchant les animaux) chez les oiseaux domestiques et sauvages qui a touché plusieurs pays en Asie depuis fin 2003: Corée du Sud, Japon, Chine, Vietnam, Laos, Cambodge, Thaïlande… Ce virus, à ce jour, a été à l'origine 48 cas humains dont 36 décès recensés au Vietnam et en Thaïlande depuis fin 2003, auxquels s'ajoutent les cinq cas probables du Japon : toutes ces personnes avaient été en contact étroit avec des volailles contaminées. Si ce virus A(H5N1) provoque une forte mortalité chez l'homme, son passage des oiseaux à l'homme reste une probabilité faible, le nombre de personnes contaminées étant relativement limité au vu de l'ampleur de l'épizootie. Par ailleurs, en dépit de suspicions de transmission d'homme à homme le virus ne fait pas l'objet d'une transmission interhumaine efficace. Mais les scientifiques craignent l'apparition d'un nouveau virus, susceptible de s'adapter plus facilement à l'homme : un virus réassortant qui serait issu d'échanges génétiques entre le virus aviaire A(H5N1) et un virus humain de la grippe, suite à une co-infection par les deux virus chez l'homme ou chez le porc. Le porc, réceptif aux virus d'oiseaux comme aux virus humains, et vivant en Asie à proximité des élevages de volailles comme de l'homme, est un lieu de rencontre idéal. Des milliers de porcs ont récemment été testés en Chine, sans que le virus réassortant redouté n'ait été trouvé. S'il est impossible de prédire si ce nouveau virus apparaîtra et quand, les scientifiques comme les autorités de santé publique se préparent à cette éventualité.
Une surveillance nationale et internationale est en place, à laquelle l'Institut Pasteur participe. Par ailleurs, des essais cliniques de candidats-vaccins devraient débuter aux Etats-Unis début 2005, une première étape afin d'espérer disposer d'un vaccin pour l'homme vis-à-vis de ce nouveau virus. La situation de la grippe aviaire au Vietnam est
23/12/2004
Le Japon annonçait le 22 décembre que la grippe aviaire avait été contractée en février dernier par au moins une personne, et sans doute quatre autres dans ce pays. Bien qu'aucun d'entre eux n'ait développé les symptômes de la maladie, des anticorps contre le virus ont été détectés dans leur sang. Ces personnes, désormais non contagieuses, avaient participé à l'abattage de volailles organisé en début d'année pour limiter l'épidémie.
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Septembre 2005
Sommaire du dossier Les virus émergents
Centre National de Référence de la grippe (France-Nord)
(extrait du dossier Les Centres Nationaux de Référence à l'Institut Pasteur)
Centre collaborateur de l'O.M.S. de référence et de recherche sur les virus de la grippe et d'autres virus respiratoires
(extrait du dossier Les Centres Collaborateurs de l'O.M.S. à l'Institut Pasteur)
Le Centre National de référence de la Grippe pour la région Antilles-Guyane
(extrait du dossier Les Centres Nationaux de Référence à l'Institut Pasteur)
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