La grippe aviaire

1)Importance et urgence du problème de la grippe aviaire. 2)Moyens médicaux pour lutter contre une prochaine pandémie:en particulier l'antigrippal, les vaccins. 3° Les dernières nouvelles et les commentaires .

mardi, juin 14, 2005

Le spatial au service de l'humanitaire.

Le quotidien du médecin
14 Juin 2005

Infos Générales

Le 46e Salon de l'aéronautique du Bourget
Le spatial au service de l'humanitaire
*****************************************
La 46e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace s'ouvre ce matin au Bourget, sous le signe de la reprise, après les années de crise. Le Centre national d'études spatiales (Cnes) profite de l'événement pour annoncer des avancées importantes en matière de télémédecine, de télésurveillance épidémique et aussi de téléassistance en cas de survenue de catastrophe majeure.

26 DECEMBRE 2004. A 7 h 58, au large de Sumatra, la plaque océanique s'enfonce sous la plaque continentale, provoquant un séisme de magnitude 9. Dans les heures qui suivent, le monde découvre, grâce aux images satellitaires, l'ampleur du désastre qui a emporté 300 000 personnes dans huit pays d'Asie. "C'est le tsunami qui nous a déterminés à passer à l'action face à ce type d'évènement », raconte le Dr Antonio Guell, chef du service application-valorisation au Cnes. Dans le passé, les performances des satellites avaient déjà été précieuses, comme lors du séisme qui frappa la ville iranienne de Bam, le 26 décembre 2003, ou, à une moindre échelle, pendant l'été 2003, quand près de 20 000 hectares de végétation avaient brûlé dans le département du Var. Mais c'est avec le tsunami que la mobilisation des acteurs spatiaux a été réellement décrétée. Spot 5 a visualisé le secteur de Banda Aceh en 3D avec plus de 8 000 clichés qui ont permis à la Sécurité civile française envoyée sur place d'affiner ses interventions.« Avec Alcatel et l'association Renifor, qui assure la formation de pompiers et d'urgentistes par satellite, poursuit le Dr Guell, nous avons élaboré un outil satellitaire d'aide à la décision et à la coordination en cas de catastrophe majeure. Il devrait permettre de collecter des données, d'assurer les premiers soins ainsi que la gestion des ressources alimentaires, du traitement de l'eau, de la production d'énergie pendant une période de 48 heures, ainsi que d'effectuer des recherches de personnes disparues. »Cet ambitieux programme, mis en branle début janvier, après les interventions du président de la République, qui en appelait à la création d'une force unique d'intervention humanitaire rapide, sera présenté le mois prochain aux utilisateurs potentiels, les équipes urgentistes. Dès demain, au Salon du Bourget, il sera dévoilé lors d'un point d'information consacré aux « Applications liées à l'humanitaire ».
Désenclaver les sites isolés.Outre cet outil qui permettra d'aller en temps réel au cœur des catastrophes, où qu'elles surviennent, les dernières nouveautés autour de deux grands axes de développement seront à l'affiche. D'une part, en matière de téléconsultation, la phase expérimentale lancée en 2002 en Guyane a validé le programme de désenclavement des sites isolés. « Le satellite a fait ses preuves, assure le Dr Guell, en permettant des transferts d'images macroscopiques depuis des régions inaccessibles jusqu'aux structures hospitalières de Cayenne. Grâce à la téléconsultation, le nombre des évacuations sanitaires a pu être réduit de 30 % ; en obstétrique, les femmes enceintes peuvent bénéficier d'échographies sur place, pour un coût de transmission de 60 euros, sans commune mesure avec le prix de revient d'un transfert en taxi ou en ambulance. Performances sanitaires et économiques sont toutes deux au rendez-vous. »L'extension du réseau de télésurveillance devrait suivre rapidement, en particulier avec le Brésil, qui envisage de se doter de stations portables de télémédecine (SPT) dans les régions du nord de la forêt amazonienne. Egalement intéressées, la Nouvelle-Calédonie et diverses îles du Pacifique Sud, ainsi que la Réunion où, après le cirque de Massat, d'autres sites reculés devraient être prochainement équipés de SPT.
60 stations installées au Sénégal.L'autre grand domaine d'application des ressources spatiales à l'humanitaire terrestre concerne la télé-épidémiologie. Là aussi, les dispositifs expérimentaux mis en place à partir de 2002 semblent avoir enregistré des performances appréciables. C'est en particulier le cas au Sénégal, où une soixantaine de stations ont été installées, qui assurent des transmissions de données cliniques (symptomatologie, sérologie, bilans biologiques), hydrologiques (détection des mares et eaux stagnantes), entomologiques (type et quantité de moustiques, repérage des larves, code génétique...), végétales et bien sûr météorologiques (masses nuageuses, force et direction des vents, champs de température superficielle). « Nous avons en particulier pu étudier des paramètres qui, jusqu'ici, n'avaient jamais été pris en compte, précise le Dr Guell : la position des œufs du moustique vecteur de la fièvre de la vallée du Rift, aedes vexans, qui conditionne l'évolution de l'épidémie selon que les accumulations sont situées au centre ou en pourtour des mares ; la cinétique de vidage des mares après les pluies de moussons est également un bon indicateur de prévision. »Financés par la Banque mondiale, réalisés en partenariat avec le réseau international des instituts Pasteur, ces programmes sont en train de se généraliser au Niger et au Burkina, où ils télésurveillent les épidémies de zoonoses climato-dépendantes. Désormais, les informations sont recueillies et analysées en moins de deux heures, contre trois ou quatre semaines avec les méthodes traditionnelles.C'est maintenant vers la Chine que les spécialistes du Cnes, en liaison avec l'Organisation mondiale de la santé, ont les yeux satellitaires tournés. Des postes sentinelles sont mis en place pour surveiller la transmission de la grippe aviaire à travers le parcours migratoire des oiseaux, corrélée avec les conditions environnementales, depuis la Chine jusqu'à l'Europe, via l'Afrique. Le système pourrait être opérationnel début 2006, espérons-le avant la pandémie de grippe aviaire qui préoccupe tant la communauté épidémiologique internationale.
> CHRISTIAN DELAHAYE

Le Quotidien du Médecin du : 13/06/2005