La grippe aviaire

1)Importance et urgence du problème de la grippe aviaire. 2)Moyens médicaux pour lutter contre une prochaine pandémie:en particulier l'antigrippal, les vaccins. 3° Les dernières nouvelles et les commentaires .

jeudi, juin 09, 2005

RFI - - La santé publique en Chine à l'abandon

Chronique Asie du 07/06/2005


La santé publique en Chine à l’abandon
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Any Bourrier (Radio France International)


Le docteur Fung Yee Leung du département de la Santé de Hong Kong vient de lancer un avertissement à ses collègues médecins : une épidémie de grippe exceptionnelle frappe la Chine depuis le mois de mai et atteindra son pic cet été. Dans son message, il est question d’une grippe aux caractéristiques peu connues mais dont les symptômes seraient très proches du syndrome respiratoire aigu sévère, le SRAS. Les experts craignent que ces informations soient étouffées par le gouvernement chinois pour ne pas affecter la saison touristique qui débute maintenant. Ils rappellent l’attitude des autorités lors de l’apparition du SRAS au printemps 2003 : après avoir caché les informations sur ce syndrome, le ministère chinois de la Santé avait essayé alors de minimiser son ampleur.

Il est loin le temps où Mao Tsé-Tung déclarait la guerre aux maladies qui ravageaient la Chine. En 1949, Mao avait livré bataille contre le redoutable vers Schistosoma qui infectait 12 millions de Chinois à coup d’examens médicaux gratuits et de distribution de médicaments à toutes les personnes exposées à la schistosomiase vivant dans la région du fleuve Yangtsé.

Au début des années 80, la Chine a décidé d’étendre ses réformes libérales au système de santé. Les conséquences ont été désastreuses. Dans les campagnes, les services médicaux ont été privés de tout financement public et forcés de devenir financièrement autonomes. Pour survivre, de nombreuses cliniques ont renoncé aux campagnes de vaccination. En 1998, une enquête menée par les Nations unies a révélé les failles du système : 15% à peine des Chinois étaient couverts par une assurance maladie. Il y a trois ans, la crise du SRAS a permis de dresser l’état des lieux et on a découvert que la lutte contre les maladies infectieuses marquait le pas alors qu’on assistait au retour de ces affections.

Cette situation ne semble pas émouvoir les responsables chinois de la Santé. Ils agissent comme si la divulgation des informations relatives aux épidémies risquait de ternir l’image du «miracle économique» en cours dans le pays et décourager les investissements étrangers. Le raisonnement du pouvoir chinois est simple : pourquoi ne pas garder secrète une épidémie galopante et espérer qu’elle disparaisse sans que personne ne le sache jamais ? En attendant, l’immense population de la Chine et les courageux touristes étrangers sont priés de sortir leurs masques et leurs vaccins.

Any Bourrier
Article publié le 07/06/2005
Dernière mise à jour le 07/06/2005 à 12:17 (heure de Paris)